A l’heure actuelle, comme par le passé, l’Irlande s’est toujours illustrée comme un pays profondément chrétien, marqué à jamais par le catholicisme… Les origines de la christianisation en l’Irlande remontent en vérité au Vème siècle, lors que Rome décida de convertir les clans gaéliques irlandais à la religion chrétienne…
Saint Patrick – jaqian – cc
Si Saint Patrick est connu pour son effort de Christianisation de l’Irlande, il n’en est toutefois pas l’instigateur : dès 431, il y a suffisamment de Chrétiens en Irlande pour que Rome y nomme un évêque.
Pour autant, le Saint, né sous le nom de Maewyn Sucat en Ecosse, donna l’impulsion décisive. A 16 ans, il est enlevé par des pillards irlandais, et pendant ses six ans de captivité, il se tourne vers les questions religieuses. Il réussit enfin à s’enfuir et devint disciple de Saint Germain d’Auxerre, puis retourna en Irlande après une vision des Irlandais le suppliant de revenir.
Son action peut se résumer en deux actes :
Représentation de Saint Patrick dans la Saul Church – Brian Morrison
Le premier se déroule en 432, à son retour, le 25 mars, début traditionnel du printemps. Alors que le Haut Roi est censé allumer le premier feu, Saint Patrick est le premier à attiser ses flammes.
Le roi, Laoghaire, arrive donc, prêt à punir l’irrespectueux, mais il est séduit par les dons oratoires de Patrick et le laisse expliquer ses projets.
Le roi refuse de se convertir, mais lui donne libre accès à l’ensemble du territoire, privilège très rare. Sans cela, Patrick n’aurait jamais pu délivrer son message.
Ensuite, encore fallait-il réussir à faire comprendre le contenu, tâche ardue, notamment en ce qui concerne la Trinité. Saint Patrick eut alors l’idée de dresser une analogie avec le trèfle, qui a trois feuilles mais est bien une entité à part entière. De même, le Père, le Fils et le Saint Esprit ne sont qu’un seul Dieu. Depuis, le trèfle est associé au Saint, et dans une plus large mesure à l’Irlande.
La Christianisation se poursuit, sans aucun martyre, fait exceptionnel dans l’Europe de l’époque. Au cours du siècle, les monastères se multiplient et deviennent d’importants centres religieux et culturels, dont le rayonnement s’étend jusqu’en Grande-Bretagne. Alors que l’enseignement classique irlandais était basé sur un apprentissage par cœur, la mixité avec l’apprentissage du latin dans ces lieux de savoir entraina un échange de méthodes. C’est ainsi qu’aux alentours du septième siècle est apparu une grammaire irlandaise.