Le Dun An Oir Fort fut le lieu d’une bataille historique en Irlande. Situé sur la Péninsule de Dingle, tout près du village de Ballyferriter, se trouve une sorte de promontoire rocheux, où se tenait autrefois un château. Bien qu’il ne reste plus rien de nos jours, le lieu est tout de même l’objet de visites : l’occasion de se remémorer la terrible bataille qui se déroula ici en 1580 (baptisé « le siège de Smerwick), où les britanniques écrasèrent dans le sang irlandais, espagnols et italiens !

Histoire du Dun An Oir Fort

Un lieu, toujours commémoré par les irlandais

Les amateurs d’Histoire irlandaise seront servis. Le Dun An Oir Fort, loin de proposer de château ou même de vestiges historiques, reste malgré tout un haut lieu de l’Histoire irlandaise.

Bien que l’ensemble des traces historiques aient été balayées par les siècles, le site n’en demeure pas moins passionnant.

Car pour rappel, cette petite langue de terre a été le témoin d’un horrible massacre en 1580. Ce fut ici, sur ces terres, tout près de l’océan, qu’une armée d’espagnols et d’italiens, venus prêter mains fortes aux irlandais, se firent décimer par les anglais.

A cette époque, les irlandais tentaient de se libérer du joug britannique… en vain. Suite à de nombreuses tentatives, ils étaient parvenus à mobiliser des soldats italiens et espagnols, pour les aider à défaire les anglais.

Les soldats étrangers avaient été envoyés par le pape Grégoire pour aider les Irlandais lors de la deuxième Rébellion des Geraldines du Desmond en 1580. Forts d’environ 600 hommes, ils ont été forcés de se mettre en garnison dans le fort du promontoire après que leurs navires eurent été bloqués dans la baie de Smerwick et les montagnes.

Malheureusement, le combat fut terrible.

Ils ont été rapidement encerclés par l’armée anglaise, alors composée de 4 000 hommes, sous le commandement de Lord Grey !

Après plusieurs jours de bataille, les anglais brillèrent par leur supériorité et leur plus grande préparation au combat. Mieux équipés, et mieux entraînés, ils ne tardèrent pas à faire valoir leur supériorité militaire.

Impuissants, les espagnols et italiens se rendirent, espérant la clémence des anglais… Mais ces derniers les massacrèrent.

Quand aux irlandais ayant combattus aux côtés des italiens et espagnols, ces derniers eurent dans un premier temps tous les os brisés… avant d’êtres pendus le lendemain !

D’après la tradition orale, les anglais ne se seraient pas arrêtés là. Au cours des deux jours suivant leur victoire, ils auraient décapité chaque soldat ennemi, à l’exception des commandants, et auraient alignés les têtes dans un champ voisin.

Les corps quand à eux, auraient été jetés dans l’océan.

Voilà pourquoi le champ du massacre est connu localement sous le nom de Gort a Ghearradh (le champ de la coupe) tandis que le champ où les têtes ont été enterrées porte le nom de Gort na gCeann (le champ des têtes).

A noter qu’un monument à douze têtes a été érigé pour honorer ceux qui ont été injustement tués.

Visiter le Dun An Oir Fort

Un lieu sans vestige, mais passionnant à découvrir

Dun An Oir Fort est sans aucun doute un lieu qui peut être décevant au demeurant… Mais ne vous fiez pas trop vite à ces étendus d’herbes, et ces tumuli : le lieu ets bien plus passionnant qu’il n’y parait !

Il vous permettra de revenir sur un terrible combat, où les anglais ont agit dans la plus grande violence…

Il vous faudra néanmoins un peu d’imagination pour restituer les lieux tels qu’ils se trouvaient à l’époque.

Sur le promontoire, se trouvait notamment le fort (détruit lors du combat à force de bombardement à l’artillerie lourde). Celui-ci était entouré d’un rempart et l’approche était défendue par une petite chaussée avec un pont-levis pour l’accès. Il y avait d’autres défenses sur le terrain jouxtant le promontoire.

Les vestiges des défenses terrestres quand à eux, se composaient d’un rempart avec un fossé externe peu profond. Aux extrémités nord et sud du rempart, il y avait des bastions accueillant des canons défensifs.

De nos jours, seule une balade est possible pour s’imprégner des lieux. Les champs, semblent porteurs d’une étrange atmosphère… mais valent vraiment le détour, ne serait-ce que pour rendre hommage aux soldats tombés lors de ce combat.