Il aura fallu des siècles de combat, de lutte et d’opposition pour que l’Irlande parvienne à gagner son indépendance géopolitique face au Royaume-Uni. Après bien des échecs et des combats avortés, l’Irlande a finit par trouvé son salut au XXème siècle. Voici comment cela s’est déroulé…
La Grande Famine irlandaise – Domaine Public
Nous sommes au début des années 1910 en Irlande. Depuis plusieurs siècles, l’île d’Émeraude vit sous le joug de l’Empire britannique. L’Irlande est de fait considérée comme un territoire anglais : les britanniques y imposent leur présence, malmènent les irlandais en les privant de leurs droits civiques les plus fondamentaux et tirent profit des ressources de l’île pour leur équilibre économique.
A cette époque, le territoire est fracturé par des conflits idéologiques et identitaires. Tout d’abord parce que les irlandais sont majoritairement catholiques (tandis que les britanniques sont protestants), mais aussi parce que la population irlandaise est épuisée et fortement appauvrie du fait des exactions des britanniques par le passé.
Car pour rappel, l’Irlande a notamment essuyé la Grande Famine (1845-1848) quelques années plus tôt. Une crise dont la Grande Bretagne a brillé par son inaction volontaire, provoquant entre 500 000 et 1 million de morts.
Une situation qui n’a cessé de cristalliser des tensions entre irlandais et britanniques… jusqu’au XXème siècle.
A cette époque, nombreux sont les intellectuels irlandais à adopter l’idéologie nationaliste. Pour eux, s’en est trop. L’Irlande est un pays qui doit gagner son indépendance et mettre fin au régime colonialiste des anglais.
Dublin après l’Insurrection de Pâques – Domaine public
Alors que l’Europe est en pleine guerre mondiale, les nationalistes irlandais décident de fomenter une insurrection le 24 avril 1916. L’objectif est clair : il faut s’emparer des places fortes de Dublin, et proclamer la naissance de la République irlandaise.
Pour cela, plusieurs groupes militaires indépendantistes sont mobilisés : l’Irish Citizen Army, l’Irish Volunteers Force ainsi que l’Irish Republican Brotherhood. Ces trois groupes armés s’emparent notamment de la General Post Office de Dublin, des Mendicity Institute et des Four Courts (palais de justice), de la biscuiterie Jacobs, des moulins Boland et de la gare de Westland Row.
Patrick Pearse, l’un des leaders de l’Insurrection proclame alors la République irlandaise…
Mais malheureusement, l’Insurrection n’a pas mobilisé suffisamment d’hommes et de femmes. Très vite, l’armée anglaise se mobilise, bombarde les armées indépendantistes, puis finit par les neutraliser.
A titre d’exemple, la plupart des leaders du mouvement sont fusillés, créant l’indignation et un vent de révolte au sein de la population irlandaise.
Des soldats irlandais durant la guerre civile – Domaine public
Bien que le soulèvement de Pâques soit en échec, il va consolider la colère et la volonté des nationalistes dans leur élan indépendantiste. Très vite, les nationalistes vont créer un parti politique baptisé « Sinn Féin ». Ce dernier a pour idéologie d’obtenir l’indépendance irlandaise, et va être déclaré illégal dans la foulée par le gouvernement de Londres.
Dès lors, les leaders nationalistes comme Michael Collins, ou encore Eamon De Valera se décident à lutter par la voie de la guérilla. Ils organisent alors des attentats et actions coups de poings via le bras armé de l’IRA, une milice nationaliste irlandaise.
Très vite, tout cela va dégénérer en un conflit plus large. La guerre d’indépendance éclate en 1919 pour s’achever en 1921. A cette date, le gouvernement de Londres organise des pour parlers avec Michael Collins et Arthur Griffith… Il faut dire que la guerre a coûté cher à l’Angleterre : étranglée économiquement, elle se décide à faire des concessions.
Le « traité de Londres » est alors signé et officialise la création d’un État libre d’Irlande devant allégeance à l’Angleterre… En échange, le Royaume-Uni garde l’Ulster (l’Irlande du Nord).
Une décision qui ne va pas plaire à la totalité des irlandais. L’annexion du Nord sonne pour beaucoup comme un scandale et un abandon pur d’un territoire censé être irlandais.
Une guerre civile éclate alors, opposant les irlandais entre eux entre 1922 et 1924. Eamon De Valera s’oppose alors à Michael Collins, et nombreux sont les attentats et scène de guerre durant cette période.
En 1924, la guerre va s’essouffler. Les indépendantistes ne parviennent plus à faire face et se résignent à l’idée d’une Irlande coupée en deux.
Bien plus tard, en 1931, le statut de Westminster va officialiser l’indépendance de l’Etat irlandais. Le sud du pays ne doit plus allégeance à la Grande Bretagne, et est libre de toute ingérence…