Depuis des siècles, l’Irlande essuie les ambitions conquérantes de l’Angleterre. Un phénomène qui existe depuis le XIIème siècle avec les Invasions Normandes, et qui s’est malheureusement perpétué sur près de 700 ans d’Histoire !
Cet affrontement se voulait non seulement territorial, mais aussi religieux, opposant ainsi des anglais protestants, à des irlandais fortement attachés à la religion catholique. Une situation qui a conduit les anglais à mener une politique de discrimination anti-catholique pour mieux faire valoir leur ascendance sur le territoire irlandais.
Retour sur cette période difficile, qui a malmené la communauté catholique irlandaise… que ce soit dans les années 1800 ou au cours de l’époque des Troubles en Irlande du Nord.
Le Royaume-Uni a longtemps fait preuve d’anticatholicisme envers les irlandais. Un phénomène qui s’explique facilement, lorsque l’on remonte l’Histoire, à l’époque où le roi Henri VIII décide en 1534 de rompre avec l’église catholique, pour devenir chef de l’église anglicane.
Dès lors, le pays exige que sa population se convertisse au protestantisme, reniant le catholicisme.
Pour plus de persuasion, le Royaume promulgue en 1701 la Loi sur l’exclusion des catholiques de 1701. Elle interdit aux personnes ayant une foi différente de celle de l’Église anglicane d’occuper la fonction de Roi ou Reine du Royaume-Uni, ce qui signifie en pratique que les catholiques sont interdits d’accès au pouvoir.
Ce phénomène, va se perpétuer au cours des siècles, jusque sur l’île d’Émeraude, lorsque le Royaume d’Angleterre, déjà implanté en Irlande, déploie une politique agressive d’occupation du territoire.
Leur stratégie est simple : affaiblir les irlandais pour mieux prendre le pouvoir sur le territoire. Ainsi, les anglais s’emparent au fil des siècles des terres irlandaises, font cultiver les champs par les irlandais eux-même pour des salaires dérisoires, administrent la vie locale et instaurent des lois en défaveur de la population locale pratiquant la religion catholique.
Ainsi, les catholiques irlandais se voient interdits dès les années 1700-1800 :
Des mesures répressives, décidées par les britanniques pour réprimer les droits des irlandais, et les reléguer au rang de citoyens de seconde zone. Un stratagème qui crée la colère auprès des irlandais, qui se sentent méprisés au sein de leur propre pays, et privés de leurs droits civiques les plus fondamentaux. Plongés dans une profonde misère, ils sont privés de toute perspective d’ascension sociale. Un stratagème parfait pour les britanniques, qui comptent bien asseoir leur pouvoir sur le long terme sur l’île d’Émeraude.
Fort heureusement, Daniel O’Connell (1775-1847), un avocat irlandais de l’époque se bat dans les années qui suivent pour regagner progressivement les droits civiques des catholiques irlandais. Une lutte complexe, alternant réussites et échecs, qui permet à long terme de redonner des droits aux irlandais catholiques.
Bien que la réussite ne soit pas totale, elle est un premier pas vers le mouvement nationaliste irlandais.
Bien que l’Histoire ait permit la création d’un État libre d’Irlande (la République irlandaise), l’Irlande du Nord reste encore de nos jours considérée comme une province britannique.
Une situation géopolitique qui résulte toujours de ses nombreux siècles de conflit, opposant britanniques et irlandais. Or, la question religieuse reste encore sensible au sein du territoire. Car l’Irlande du Nord est une région divisée entre la communauté catholique (majoritaire) et la minorité protestante. ( Selon le recensement de 2011, 48,4% des habitants étaient catholiques, 39,8% protestants et 11,6% membres d’une autre religion ou sans religion.)
Pour cela, il n’y a qu’à constater les tensions récurrentes entre quartiers catholiques et protestants, que ce soit à Belfast ou dans la ville de Derry. Car certaines villes nord-irlandaises vivent dans le contexte d’une séparation marquée où l’on trouve des zones d’habitation majoritairement catholiques et celles majoritairement protestantes.
Ces villes assistent généralement à des scènes de débordements, où chaque communauté va provoquer l’ennemi d’en face.
Ainsi, les orangistes (anglais protestants), se plaisent à commémorer une victoire historique des anglais sur les irlandais, en défilant devant les quartiers catholiques. Une provocation, qui dégénère souvent en bataille rangée entre les deux communautés !
De même, catholiques, comme protestants, organisent chaque année des « feux » en pleine ville, où ils enflamment des montagnes de cagettes faisant plusieurs mètres de haut. Des drapeaux y sont même brûlés, contribuant à l’escalade des tensions.
Bien que les tensions se soient apaisées depuis les Accords du Vendredi Saint de 1998, les tensions restent encore palpables, et il peut arriver que ces débordements aient encore lieux.