Theobald Wolfe Tone

Theobald Wolfe Tone
Theobald Wolfe Tone - cc

Theobald Wolfe Tone (1763-1798) fut l’une des figures emblématique de la lutte pour l’Indépendance irlandaise. Celui-ci organisa notamment les Rébellions Irlandaises de 1798 et devint l’un des pères fondateurs du nationalisme irlandais moderne.

Biographie de Theobald Wolfe Tone

Vers une idéologie républicaine égalitaire

Né en 1763, de confession protestante, Theobald Wolfe Tone fut l’un de ceux qui crut en un nouveau système, non monarchique, et en une Irlande républicaine égalitaire pour l’ensemble de ses habitants, protestants comme catholiques. En 1793 des réformes sont engagées par le gouvernement anglais autorisant le droit de vote et l’éligibilité des catholiques aux postes politiques. Enthousiasmé par cette avancée, une partie de la population rejoint Wolfe Tone pour réclamer de nouveaux droits.

En 1795 il s’exile d’urgence, menacé d’être arrêté pour ces activités subversives à la tête de son association, les United Irishmen Society et au sein du Comité Catholique de Dublin. Revenant des États-Unis, il débarque au Havre le 2 février 1796, et demande à rencontrer le gouvernement français, pour leur demander d’intervenir pour bouter les Britanniques hors d’Irlande.

A l’époque, Delacroix est ministre des relations extérieures du Directoire et c’est avec un intérêt certain qu’il reçoit celui qui pourrait déstabiliser l’Angleterre. Un mémorandum est demandé à Theobald pour dresser un état des lieux sur l’état insurrectionnel du pays et évaluer les chances de succès d’une intervention militaire française. Wolfe Tone met en avant la nécessité d’engager entre 5 et 20 000 hommes.

Le Directoire accepte la demande de Wolfe Tone et organise un débarquement massif sur les côtes irlandaises, mené le 19 juin 1796 par le Général Lazare Hoche, commandant de l’armée des côtes. L’ordre est formel : Hoche doit porter assistance à :

Un pays généreux et mûr pour une révolution pour l’indépendance et la liberté qui l’appellent.

Le 15 décembre 1796 au soir, par un temps épouvantable, 13 400 hommes sont embarqués sur 45 bâtiments. Le 21 décembre Mizen Head est en vue. Bouvet s’engage avec quelques navires dans la Bantry Bay tandis que le reste des troupes peu motivées d’en découdre avec les Anglais reste au large…Pour mieux déguerpir !

Malgré ces désertions, Grouchy tente de débarquer, mais le temps en décide autrement et la tempête du 25 décembre a finalement raison des amarres des navires. Dans ces conditions Grouchy ne peut que se plier aux ordres de Bouvet qui ordonne de faire route vers Brest.

L’expédition est donc un fiasco et le contre-Amiral Bouvet y laissera sa place.

Wolfe Tone essuie un échec mais ne s’avoue pas vaincu

Theobald Wolfe Tone est de retour sur le continent et prépare la revanche. La première tentative a échoué, mais encouragé par son compagnon le Général Lazare Hoche, une nouvelle tentative de débarquement va être étudiée. On remet donc sur les rails le « plan A » : un débarquement en masse.

Ce n’est que le 12 septembre 1797 que Wolfe Tone se rend à Wetzlar pour présenter son plan d’attaque et qu’entre temps, Hoche meurt des suites d’un empoisonnement.

Wolfe Tone se rend alors à Paris où à sa plus grande surprise il tombe sur Barras, le Général Hédouville et Talleyrand (qu’il avait déjà rencontré en exil à Philadelphie). Bonaparte est général en chef de l’armée d’Angleterre depuis le 26 octobre et c’est Desaix qui assure l’intérim. Wolfe Tone lui offre ses services et Desaix accepte. Le 21 Décembre il rencontre Bonaparte mais la rencontre n’est guère fructueuse, Theobald devra se contenter d’un « revenez me voir de temps en temps ». Frustré, Theobald Wolfe Tone écrira plus tard sur Bonaparte les mots suivants :

Nous avons rencontré l’homme le plus célèbre d’Europe trois fois, et je suis surpris de voir le peu que j’ai à en dire.

Wolfe Tone rejoint l’état-major d’Angleterre à Rouen et reçoit le grade d’adjudant Général. Pendant ce temps en Irlande les troupes anglaises interpellent à tout va. Les prisons sont pleines de militants indépendantistes, l’United Irishmen Society fond comme neige au soleil à force d’accuser les assauts répétés des forces du château de Dublin, et l’Ulster est placée sous le commandement du général Lake… Pour le peuple c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Le 24 mai 1798 l’insurrection éclate du nord au sud du pays. En Ulster où la répression est la plus importante les soulèvements sont minimes. Mais dans le sud-est ce qu’on pourrait appeler une « jacquerie » par le manque d’organisation de la révolte se solde tout de même par la prise de Wicklow par les rebelles. Mais que peuvent faire 20 000 bougres armés de pics face à une armée de grenadiers et des canons ? A Castlebar, l’anglais Hutchinson réagit aussitôt en mobilisant 6000 hommes et de l’artillerie lourde afin de mettre un terme au débarquement. Les troupes anglaises seront conduite par le tristement célèbre Général Lake.

Le 3 septembre Humbert se décide à quitter Castlebar pour Sligo. Après un accrochage sérieux avec des grenadiers anglais Humbert se résigne à libérer Sligo et souhaite rejoindre directement l’Ulster. Les comtés de Longford et de Westmeath se rebellent enfin. Changement de plan. Les Français vont rejoindre les insurgés pour fondre sur Dublin. C’est une course entre les Anglais et les grognards de Humbert qui s’engage. Derrière eux Castlebar est reprit par les anglais. Les pendaisons succèdent aux pendaisons et la terreur orangiste s’en donne à cœur-joie.

Humbert se dirige sur Manohamilton puis bifurque aussitôt plein sud longeant le lac Allen. Pris de vitesse, Humbert se retrouve à Cloone le 7 septembre avec une armée épuisée prise en tenaille avec : devant l’armée de Lake et derrière eux 20 000 anglais avec à leur tête Cornwallis. Le lendemain, grognards et volontaires irlandais se mettent en lignes de bataille près de Ballynamuck. Même si Lake a une armée numériquement équivalente, les anglais sont largement plus frais. C’est un baroud d’honneur auquel se livrent les Français jusqu’à la dernière cartouche de Humbert. Les libérateurs se rendent et seront bien traités tandis que les Irlandais seront systématiquement massacrés.

Et pourtant, mi-septembre le général Ray, le révolutionnaire irlandais Tandy ainsi que 350 grenadiers étaient en vue des côtes du Donegal avant de faire demi tour au vu des événements. Et au même moment à Brest, 2800 hommes dont Wolfe Tone embarquaient pour la baie du Donegal où il se feront arrêter par la flotte Anglaise.

Theobald Wolfe Tone est conduit à Dublin et présenté en cour martiale. « Je demande, dit-il, que la cour me réserve une mort de soldat, et me fasse fusiller par un peloton de grenadiers. Je sollicite cette mesure de faveur, plutôt en considération de l’uniforme que je porte, l’uniforme de chef de brigade de l’armée française, que par égard pour ma personne. »

Les juges le condamnent alors à la pendaison jusqu’à ce que mort s’en suive. Plutôt que d’être pendu, Theobald choisi le suicide et se tranche la gorge dans sa cellule. Il agonise une semaine avant de s’éteindre le 19 novembre 1798.

Unir tout le peuple d’Irlande, abolir le souvenir de toutes les dissensions passées et substituer le nom commun d’Irlandais aux dénominations particulières de protestants, catholiques et dissenters.



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