Le Brexit aura bien lieu ce 31 octobre. C’est ce que vient d’annoncer le Premier Ministre britannique Boris Johnson à Emmanuel Macron à l’occasion d’un entretien téléphonique qui s’est tenu ce dimanche 6 octobre. Désormais, l’heure n’est plus aux reports : le britannique semble prêt à en finir une fois pour toute.
Une annonce qui sonne comme un coup de pression du Royaume-Uni sur l’Europe. Par cet acte, Johnson entend contraindre l’U.E. à un accord avant la date du 31 octobre… Mais le défi semble de taille :
Pour que cela soit possible, l’UE doit faire les mêmes compromis que le Royaume-Uni a fait ces dernières semaines et mois. a-t-il ainsi déclaré.
Pour rappel, Boris Johnson avait présenté mercredi dernier un nouveau plan de négociation à Bruxelles. Un compromis qui n’avait pas été du goût de l’U.E. et consistait à revoir la nature des échanges économiques de l’Irlande du Nord avec le reste de l’Europe, afin d’éviter toute frontière dure avec la République d’Irlande.
Pour résumer, ce New Deal consiste à permettre à l’Irlande du Nord de rester dans le marché unique européen pour le commerce des biens et de l’agro-alimentaire. Cela permettrait d’éviter tout contrôle règlementaire entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. Un aménagement qui semble impossible à appliquer pour l’Union Européenne, estimant que de nombreuses règlementations européennes seraient en de nombreux points divergentes à celles appliquées par le Royaume-Uni.
De plus, l’Irlande du Nord sortirait de l’Union douanière européenne à l’issue de la période de transition… sans que cela implique de créer de frontière douanière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Une proposition qui sonne pour l’Europe, comme la porte ouverte à de nombreux abus : la différence des règlementations pourraient faire de la frontière nord-irlandaise un no mans land juridique en termes de circulation de marchandise. Une situation impensable pour l’U.E.
Emmanuel Macron a fait savoir que la France allait ré-étudier la proposition de Johnson avec Bruxelles… bien que certaines questions ne puissent être négociables…
Quoiqu’il en soit, la perspective d’un Brexit dur sans accord reste présente dans tous les esprits. En Angleterre, la population montre déjà des signes d’inquiétudes. Certain craignant la pénuries de biens essentiels font actuellement des provisions… Eau, médicaments, objets de première nécessité… Tandis que la bourse se montre particulièrement instable, comme suspendue à chaque déclaration de Boris Johnson et de l’Europe.
Quand à l’Irlande du Nord, premier otage de ce Brexit, celle-ci semble aussi dans l’attente d’un dénouement imprévisible…