Et si les tourbières en Irlande étaient la réponse au dérèglement climatique et à la maladie ? C’est ce qu’une scientifique de l’université Trinity College de Dublin semble envisager. L’établissement vient en effet de se lancer dans un tout nouveau projet intitulé : « Unlocking Nature’s Pharmacy from Bogland Species » (soit « Débloquer la pharmacie naturelle des tourbières » en français). Pour l’université, il s’agit de révéler les plus grands secrets de cet environnement et de répondre à des problématiques médicales et environnementales.
Le 10 novembre 2020, l’université de Dublin a annoncé avoir reçu un financement de plus de 6 millions d’euros pour démarrer un projet d’étude novateur et révolutionnaire. Un projet ayant pour objectif de découvrir le potentiel pharmaceutique inexploité des tourbières historiques d’Irlande.
Considéré comme pionnier en la matière, ce projet a été motivé par une scientifique : le docteur Helen Sheridan, professeur agrégé de pharmacie et de sciences pharmaceutiques, directrice du Centre NatPro pour la recherche sur les produits naturels et membre de Trinity College.
Celle-ci semble persuadée que les tourbières sont une réponse potentielle à la lutte contre la maladie et le dérèglement climatique.
Reste désormais à le prouver. Et pour cela, l’étude compte bien s’intéresser aux plantes de tourbières indigènes, aux eaux s’y trouvant, ainsi qu’au microbiome d’espèces endémiques.
Le grand public est conscient de la menace qui pèse sur les forêts tropicales du monde, sur la réduction de la biodiversité et de la disparition potentielle de médicaments non découverts et de molécules naturelles. Cette même menace pour la biodiversité s’applique en Irlande, en particulier à nos tourbières, qui constituent une énorme ressource et un patrimoine naturel national.
Ces paysages anciens, riches et fertiles sont les seuls gardiens d’une biodiversité variée et unique qui s’est accumulée au cours de plusieurs millions d’années. a déclaré le docteur Sheridan
Cette étude se penchera sur des espèces naturelles pouvant potentiellement soigner les maladies inflammatoires, auto-immunes, virales et neurodégénératives. En outre, le projet visera à identifier des solutions naturelles d’insectifuges et de lutte antiparasitaire (pour des maladies telles que – le paludisme, la maladie de Chagas, le virus Zika) et des produits commerciaux dans les secteurs de la santé et du bien-être.
En ce qui concerne la lutte contre le dérèglement climatique, l’étude observera l’équilibre des tourbières irlandaises, s’inspirant de son fonctionnement et de ses échanges gazeux pour tenter d’identifier des nouvelles pistes pour ralentir les émissions de CO2 de la planète.
Un joli projet, qui suscite déjà l’intérêt au sein de la communauté scientifique nationale et internationale.