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Reine du Royaume-Uni et d’autres royaumes du Commonwealth depuis 1952, Élizabeth II (1926-2022), fut une monarque contemporaine, qui a marqué l’Histoire de son passage. Son règne, a marqué à jamais plusieurs générations, s’étendant de l’Australie, jusqu’à l’Irlande du Nord. Figure controversée en Irlande, son règne a traversé de nombreux moments clés de l’Histoire irlandaise moderne… ce qui en a fait une figure autant appréciée que contestée en Irlande. Retour sur70 ans de règnes, et son impact sur l’île d’Irlande…
Avant d’aborder les impacts directs du règne de la reine Elizabeth II sur l’Irlande, il est donc essentiel de comprendre la complexité de l’histoire qui lie ces deux nations. La domination anglaise sur l’Irlande date de plusieurs siècles, marquée par des rébellions, des famines et des tensions religieuses.
Le XXe siècle a vu la partition de l’Irlande en 1921, donnant naissance à la République d’Irlande indépendante et à l’Irlande du Nord, qui est restée partie intégrante du Royaume-Uni. Cette division a eu des répercussions profondes, notamment avec l’émergence du conflit nord-irlandais dans les années 1960.
Elizabeth est montée sur le trône en 1952, à un moment où les relations entre le Royaume-Uni et la République d’Irlande étaient relativement stables, bien que toujours sensibles. Toutefois, la situation en Irlande du Nord a rapidement évolué, donnant naissance aux « Troubles », une période de violence et d’instabilité qui a duré près de trois décennies.
Le règne d’Elizabeth a justement coïncidé avec le pic des Troubles. Bien qu’elle ait maintenu une position neutre en public, elle a subi de plein fouet le conflit nord-irlandais. Son mari Philippe, perdit même son oncle, Lord Mountbatten, au cours d’un attentat perpétré par l’IRA provisoire, le 27 août 1979.
Réservée et jouant en permanence la carte de la neutralité, elle aurait été particulièrement affectée par le conflit, cherchant des solutions au conflit.
La reine Elisabeth II – Benutzer:Mr.Clemens – cc
En 2011, Elizabeth II a franchi un pas significatif en effectuant une visite d’État en République d’Irlande. C’était la première visite d’un monarque britannique en 100 ans. Elle a marqué un moment de réconciliation, avec la reine honorant les rebelles irlandais et reconnaissant les torts du passé.
Le règne d’Elizabeth II a vu la signature de l’Accord du Vendredi Saint en 1998, mettant fin officiellement aux Troubles et ouvrant une ère de coopération entre le Royaume-Uni et l’Irlande. La reine a joué un rôle discret mais essentiel dans ce processus.
La stabilisation des relations politiques a conduit à une intensification des échanges culturels et économiques. Les visites royales, comme celle du prince Charles en 2015, ont renforcé ces liens, montrant une volonté mutuelle de se tourner vers l’avenir.
Toutefois, la famille royale britannique reste particulièrement impopulaire en Irlande, comme en Irlande du Nord. Un sentiment entretenu par le passé complexe qui oppose l’Irlande au Royaume-Uni depuis des siècles (nombreux sont les irlandais à ne pas pardonner les invasions colonialistes de l’Empire britannique).
Par ailleurs, de plus en plus d’irlandais et de nord-irlandais semblent se poser la question de la légitimité de la famille royale. Pour beaucoup, les Windsors coûtent avant tout une fortune aux britanniques, sans pour autant être d’une nécessité absolue sur le plan politique.
Pire encore, les frasques traversées par la famille royale durant le règne d’Elizabeth II ont fortement fragilisés leur image. Entre les scandales relayés par les tabloïds, les adultères, et les affaires plus sombres, la famille d’Elizabeth II fait désormais l’objet de nombreuses interrogations.
Le décès en 2022 de la monarque, et la succession de Charles III semble accélérer les réflexions concernant la légitimité des Windsors…
