Les îles d’Aran (Oileáin Árann en gaélique) sont un groupe de 3 îles en Irlande, connues dans le Monde entier pour leur beauté sauvage typiquement océanique ! Situées à 18 km de la côte-ouest irlandaise, du côté de la baie de Galway, ces îles sont le berceau d’une Histoire forte, entre vestiges archéologiques, traditions ancestrales, et vie rythmée par le climat et l’océan… D’une beauté à couper le souffle, elles font le succès des touristes pour ses paysages sauvages et ses vestiges préhistoriques (de nombreux forts sont encore debouts). Cerise sur le gâteau : c’est originellement sur les îles d’Aran qu’est né le célèbre pull d’Aran (ou pull irlandais), constitué d’une laine vierge locale incomparable !
Un voyage vers ces îles accidentées de l’Atlantique, classées parmi les meilleurs endroits à visiter du pays, est un peu comme un retour dans le temps. Le gaélique est la langue la plus couramment parlée par les 12 000 habitants des trois îles – nommées Inishmore, Inishmaan et Inisheer – et les coutumes irlandaises traditionnelles sont très présentes.
Inisheer dans l’archipel des îles d’Aran – © Gabriela Insuratelu
Selon la légende, la baie de Galway aurait au départ été un simple lac, barré par une avancée de terre. Or, cette avancée de terre aurait été détruite par une forte tempête, et n’aurait laissé derrière elle, que les 3 îles d’Inishmore, Inishmaan et Inisheer.
Au delà de cette légende, une explication plus rationnelle a été avancée par des géologues. Les îles d’Aran seraient en vérité le prolongement du Burren (Co. Clare), situé de l’autre côté de la baie. Cette constatation a été réalisée après avoir observé une grande similarité entre les sols du Burren et des Iles d’Aran. Constituées de calcaire et de schiste, les sols rencontrent les mêmes similitudes, et se déclinent sous la forme de grandes surfaces planes fissurées par l’érosion ainsi que par de grandes étendues de galets.
Les îles d’Aran ont été peuplées dès le Vème siècle, au cours de la période de christianisation de l’Irlande. A l’époque, les îles comptaient principalement quelques chapelles et monastères de taille modeste, ainsi que des villages peuplés de paysans et de pêcheurs. La vie y était rude, et se déroulait dans le respect des mœurs gaéliques. Du Vème jusqu’au XXème siècle, les façons de vivre ne changèrent que relativement peu, et de nombreuses traditions furent conservées jusque dans les années 1900.
Ainsi, de nombreux voyageurs s’arrêtant sur les îles d’Aran au début du 20ème siècle ne purent qu’être surpris du décalage entre leurs mœurs modernes, et les mœurs ancestrales pratiquées sur les îles d’Aran.
Les habitants vivaient dans de minuscules masures constituées d’une chambre et d’une cuisine. Ils ne parlaient que le gaélique, ignorant tout de l’anglais. Ne connaissant pas les moyens modernes utilisés pour compter le temps qu’il passe (la montre), ils se servaient de cadrans solaires et s’aidaient du vent pour évaluer les heures de la journée.
Ils ne s’habillaient qu’à partir de la laine produite par leurs moutons, et portaient des vêtements filés et tissés à la main. Ils passaient leurs journées en mer, à pêcher, utilisant de frêles esquifs, nommés « Curraghs », qu’eux seuls savaient manier…
En vérité, les habitants des îles d’Aran se refusaient catégoriquement d’acheter des ressources disponibles sur l’île d’Irlande, à l’exception de la tourbe !
Ne disposant que de peu de moyens, et vivant dans un état de pauvreté avéré, ils vivaient dans l’isolement le plus total, vivant du produit de leur travail et de richesses naturelles de leurs îles et de l’océan. Les abords de l’île étant relativement violentés par l’océan, bon nombre de pêcheurs perdirent la vie, et la précarité quotidienne, couplée à la misère ambiante de ces années là firent sans doute de ces habitants, une population bien plus pauvre que celle du reste de l’Irlande…