David Howell Evans, alias The Edge, le légendaire guitariste de U2, a enfin décroché la nationalité irlandaise à l’âge de 63 ans, le lundi 23 juin 2025, lors d’une cérémonie organisée à Killarney, dans le comté de Kerry. Un geste symbolique puissant, marquant la reconnaissance officielle d’un homme qui vit sur l’île depuis ses un an.
Il aura fallu plus de six décennies pour que l’un des musiciens les plus célèbres du monde officialise son appartenance à la nation irlandaise. David Howell Evans, connu mondialement sous le nom de scène The Edge, guitariste emblématique de U2, est devenu officiellement citoyen irlandais à 63 ans, après avoir vécu quasiment toute sa vie sur l’île.
La scène se déroule à Killarney, dans le comté de Kerry, le 23 juin 2025. Dans la grande salle où se tient la cérémonie collective d’octroi de nationalité, The Edge se fond dans la foule des 7 500 participants venus de 143 pays, épinglette tricolore fièrement accrochée à la veste. Avec émotion et humilité, il prête serment, tout en confiant aux journalistes que ce geste avait pris pour lui une dimension politique et morale importante dans le contexte international actuel.
Né en 1961 dans l’Essex, en Angleterre, de parents gallois, David Howell Evans a débarqué à Dublin dès l’âge d’un an. C’est sur les bancs d’une école de la capitale irlandaise qu’il rencontre ses futurs camarades de U2 : Paul Hewson (Bono), Adam Clayton et Larry Mullen Jr. Ensemble, ils forment en 1976 l’un des groupes de rock les plus influents de l’histoire moderne, portant la voix de l’Irlande aux quatre coins de la planète.
Malgré cette trajectoire profondément irlandaise, The Edge ne s’était jamais préoccupé des formalités pour demander la citoyenneté. Lors de la cérémonie, il admet, avec humour, qu’il était « un peu en retard ». Mais il souligne aussi que ce choix n’était pas anodin, au regard du rôle particulier de l’Irlande aujourd’hui.
Pour le musicien, la citoyenneté irlandaise représente un engagement. Dans un monde où les valeurs démocratiques et la justice sont souvent malmenées, il considère que l’Irlande continue à défendre des institutions comme l’ONU ou la Cour pénale internationale et à incarner une voix morale sur la scène internationale. C’est cette vision, plus que la simple régularisation administrative, qui l’a motivé à franchir ce pas après plus de soixante ans.
La cérémonie d’accueil s’est déroulée dans une atmosphère chaleureuse et solennelle. Le ministre de la Justice irlandais a rappelé que la citoyenneté implique autant de droits que de responsabilités, en encourageant les nouveaux citoyens à s’impliquer dans la vie démocratique du pays.
Pour The Edge, c’est un « jour monumental » qu’il a partagé avec des milliers d’autres personnes venues de tous horizons. La diversité culturelle et humaine des participants témoigne du caractère ouvert et inclusif que l’Irlande souhaite donner à sa politique de naturalisation.
Cette officialisation vient couronner une relation vieille de plusieurs décennies entre l’homme et le pays. Avec Bono, Adam et Larry, The Edge a contribué à faire rayonner la culture irlandaise à travers le monde, tout en restant profondément ancré dans la réalité sociale et politique de son pays d’adoption. U2 s’est toujours illustré pour ses prises de position courageuses en faveur de la paix en Irlande du Nord, contre la pauvreté et pour les droits humains.
Dans ses propos, The Edge a rappelé qu’il se sentait irlandais de cœur depuis toujours et que cette cérémonie ne faisait que mettre des mots officiels sur une réalité vécue. « Ce pays m’a tout donné, ma famille, mon art, mes engagements. Aujourd’hui, je voulais aussi lui donner cette reconnaissance formelle », a-t-il résumé.
Pour les admirateurs du groupe, cette démarche est un symbole fort, qui confirme l’attachement de The Edge à l’Irlande et la solidité de ses valeurs. Dans un monde où les identités sont parfois sources de tension, la citoyenneté du guitariste envoie un message d’unité et de fidélité aux racines.
La naturalisation de The Edge s’inscrit dans un mouvement plus large. Ce jour-là, 7 500 nouveaux citoyens ont rejoint la nation irlandaise, confirmant la capacité du pays à accueillir et intégrer des populations diverses. À l’heure où les débats sur l’immigration crispent une partie de l’Europe, l’Irlande revendique une vision plus ouverte et plus généreuse de la citoyenneté, en phase avec son histoire de migrations et d’exil.
En plaisantant, The Edge a reconnu que cette reconnaissance ne changera sans doute rien à son quotidien, mais qu’elle avait tout changé dans son cœur. Lui qui n’a jamais quitté l’Irlande depuis ses un an, qui y a bâti sa carrière, sa famille et ses engagements, considère cet acte comme un point d’orgue, une manière d’honorer un pays qui lui a tant donné. Dans son style toujours discret, il conclut qu’il ne s’est jamais senti plus irlandais qu’aujourd’hui.