Depuis Galway (1h30), prenez la N59 jusqu’à Leenane, puis suivez la route locale vers Killary Harbour. La péninsule se trouve après le croisement pour le Killary Adventure Centre.
Pas de GPS fiable une fois dans la péninsule. Téléchargez vos cartes à l’avance.
Aucun commerce dans la péninsule : prévoyez vos provisions à Leenane ou Letterfrack.
Peu ou pas de réseau mobile selon l’endroit : un lieu parfait pour décrocher vraiment.
À la toute pointe du Connemara, là où la route s’arrête et où commence le royaume des embruns, s’avance une langue de terre sauvage et méconnue : la Rosroe Peninsula. Perdue entre fjord et océan, elle semble vouloir se détacher de l’île pour rejoindre le large. C’est l’un de ces endroits où le temps ralentit, où la nature reprend ses droits, et où chaque virage offre un décor de carte postale… sans les touristes.
Peu visitée mais farouchement aimée de ceux qui s’y aventurent, la péninsule de Rosroe est un concentré d’Irlande brute, minérale, rugueuse et fascinante. Si vous êtes en quête de paysages spectaculaires, de silence, de solitude heureuse ou d’inspiration profonde, vous êtes au bon endroit.
La Rosroe Peninsula est une avancée étroite et escarpée située dans le comté de Galway, à l’extrémité nord du Connemara. Elle s’étend entre deux joyaux naturels :
Ici, le paysage est un enchevêtrement de montagnes couvertes de bruyère, de falaises battues par les vents, de murets en pierre sèche et de prés parsemés de moutons. L’ambiance est unique : on se sent au bord du monde, avec une vue imprenable sur l’Atlantique, les îles et les sommets du Connacht.
Accéder à Rosroe, c’est déjà une aventure. Depuis Leenane, on emprunte une petite route qui longe Killary Harbour, jusqu’à atteindre une voie encore plus étroite, sinueuse et bordée de pierres moussues. Cette route, c’est celle qui vous mène au bout. Littéralement. Elle se termine face à la mer, au petit embarcadère de Rosroe Pier. Ensuite, plus rien. Que l’océan, les falaises, le ciel et vous.
Mais c’est précisément ce caractère reculé qui rend Rosroe si spéciale. Ici, pas de boutique, pas de pub, pas de foule. Juste la beauté brute de la côte irlandaise, intacte.
Pas de sentiers balisés officiels, mais des chemins de traverse, des pistes de moutons et des balades improvisées qui mènent à des points de vue exceptionnels. Grimpez les collines environnantes pour avoir une vue panoramique sur le fjord, les montagnes de Mweelrea au nord, ou l’île d’Inishturk par temps clair.
Depuis Rosroe Pier, vous pouvez aussi longer la côte sur quelques kilomètres à pied, en restant prudent (pas de sentiers aménagés : terrain accidenté).
La baie de Little Killary, juste au sud de la péninsule, est un excellent spot pour faire du kayak, du paddle ou même de la voile légère. Des centres d’activités comme Killary Adventure Company (proche, côté fjord) proposent des excursions encadrées dans ce coin magnifique.
C’est aussi un endroit magique pour observer la faune marine : phoques, cormorans, puffins… et parfois même des dauphins !
La lumière change constamment sur Rosroe. Entre les nuages qui filent, les averses passagères et les éclaircies soudaines, les paysages évoluent en permanence. C’est un paradis pour les amateurs de photo et de slow travel : ici, on ne court pas d’un site à l’autre, on s’imprègne, on contemple, on respire.
Peu le savent, mais la Rosroe Peninsula a brièvement accueilli un penseur majeur du XXe siècle : Ludwig Wittgenstein. Le philosophe autrichien y a séjourné en 1948 dans une modeste cabane en pierre, pour écrire, méditer et se retirer du monde.
Fasciné par la rudesse des lieux, il y trouva la solitude et l’inspiration. Son séjour à Rosroe n’a duré que quelques mois, mais il a laissé une trace invisible dans l’âme du lieu. Si vous êtes sensible aux vibrations intellectuelles et spirituelles, vous la sentirez.
Parce que c’est un endroit rare. Un de ces lieux où la nature domine, où l’homme n’a laissé que peu de traces, et où l’on peut marcher des heures sans croiser personne. Rosroe est à la fois un sanctuaire pour l’âme et un terrain de jeu pour les amoureux d’Irlande sauvage.
C’est le genre d’endroit dont on ne parle pas trop, pour ne pas le gâcher. Alors si vous y allez, faites-le avec respect, légèreté, et les yeux bien ouverts. Vous y verrez peut-être ce que l’Irlande a de plus vrai.