Le Jeanie Johnston est un navire chargé d’histoire, symbole poignant de l’époque de la Grande Famine en Irlande. Construit en 1847 à Québec, au Canada, ce navire était destiné au transport de marchandises entre l’Irlande et l’Amérique du Nord. Cependant, il est devenu célèbre pour une tout autre raison : le transport d’émigrants irlandais fuyant la Grande Famine vers l’Amérique du Nord. Son tragique naufrage en 1858 a créé un émoi au sein de la population irlandaise bien que l’on ne déplore aucun mort.
Le Jeanie Johnston – wrobell – cc
Construit initialement comme un navire de commerce, le Jeanie Johnston original jouait un rôle crucial dans le transport de marchandises entre l’Irlande et l’Amérique du Nord. Cependant, son destin a pris un tournant historique le 24 avril 1848, lorsqu’il a entamé son premier voyage en tant que navire d’immigrants.
À cette époque, l’Irlande était en proie à une grande famine, poussant de nombreux Irlandais à chercher une vie meilleure en Amérique du Nord. Entre 1848 et 1855, le Jeanie Johnston a réalisé 16 traversées transatlantiques, mettant le cap sur des destinations telles que Québec, Baltimore et New York.
Ces voyages n’étaient pas de simples trajets. En moyenne, ils duraient 47 jours, une épreuve de longue haleine pour les passagers et l’équipage. L’un des voyages les plus remarquables fut celui du 17 avril 1852, de Tralee à Québec, où le navire transportait 254 passagers, un nombre impressionnant comparé à la capacité de 40 personnes de sa réplique moderne.
Malgré la surpopulation et les défis du voyage transatlantique, le Jeanie Johnston se distingue par un fait remarquable : aucun passager ni membre d’équipage n’a perdu la vie à bord, un témoignage de la sécurité et de la gestion exceptionnelles du navire.
Malgré les conditions difficiles de la traversée transatlantique et les risques élevés de maladie et de mortalité, aucune vie n’a été perdue à bord du Jeanie Johnston lors de ses 16 voyages en tant que navire d’émigrants. Cette réussite est attribuée à la compétence de son capitaine, James Attridge, et à l’attention particulière portée à la santé et au bien-être des passagers.
Le Jeanie Johnston a finalement changé de mains en 1855, vendu à William Johnson de North Shields, en Angleterre.
Son dernier chapitre s’est écrit en 1858, lors d’un voyage vers Québec.
Le naufrage du Jeanie Johnston, survenu en 1858, est un événement marqué par une série de circonstances malheureuses. Ce naufrage s’est produit lors d’un de ses voyages commerciaux habituels, après que le navire eut cessé de transporter des immigrants.
Le Jeanie Johnston naviguait vers Québec, chargé de marchandises. La tragédie a commencé par une voie d’eau, une situation alarmante en haute mer. Les détails précis sur la cause de cette voie d’eau ne sont pas clairement documentés, mais il est courant que les navires en bois de cette époque souffrent de telles avaries, souvent dues à des dommages structurels ou à des conditions météorologiques difficiles.
Face à cette situation critique, l’équipage a dû prendre des mesures désespérées. Ils se sont réfugiés dans le gréement du navire, une position précaire et dangereuse, surtout en pleine mer.
Pendant neuf jours, ils ont enduré des conditions extrêmes, luttant pour leur survie, tandis que le Jeanie Johnston prenait lentement l’eau et commençait à sombrer.
Leur salut est venu sous la forme du Sophie Elizabeth, un navire néerlandais qui a aperçu le Jeanie Johnston en détresse. Les membres de l’équipage du Jeanie Johnston ont été secourus et emmenés en sécurité, mettant fin à leur calvaire en mer.
Aucun décès n’a été à déplorer.
Ce naufrage marque la fin de l’histoire du Jeanie Johnston, un navire qui, malgré sa fin tragique, reste célèbre pour son bilan exceptionnel de sécurité lors de ses voyages d’immigrants, un héritage qui contraste fortement avec son destin final.
La réplique du Jeanie Johnston à Dublin – © Irina
Une réplique fidèle du Jeanie Johnston a été construite et lancée en 2002, amarrée aujourd’hui à Dublin.
Elle sert de musée flottant, offrant aux visiteurs un aperçu de la vie à bord et de l’histoire des émigrants irlandais.
Passionnante, cette copie du bateau s’adresse aux amoureux d’Histoire maritime, ainsi qu’à l’Histoire de l’émigration irlandaise. Un incontournable qui figure dans le top 10 des musées à faire à Dublin !