La terre d’Irlande a été le témoin de nombreux affrontements au cours de son histoire tumultueuse, mais peu ont eu des conséquences aussi profondes que la bataille d’Aughrim (Battle of Aughrim en anglais). Se déroulant le 12 juillet 1691, cet affrontement majeur de la guerre williamite en Irlande a laissé une empreinte indélébile sur le paysage politique et culturel du pays. Retour sur une bataille qui a été le symbole d’un véritable tournant pour l’Histoire de l’Irlande.
La guerre williamite, également connue sous le nom de guerre jacobite en Irlande, était en réalité une extension des luttes dynastiques européennes. Opposant les partisans du roi catholique Jacques II, déchu et exilé, à ceux du roi protestant Guillaume d’Orange, la guerre a culminé en Irlande, où Jacques espérait trouver un soutien suffisant pour restaurer son règne sur les îles britanniques.
La bataille d’Aughrim, près de Ballinasloe dans le comté de Galway, s’est avérée être l’un des affrontements les plus sanglants de toute l’Histoire de l’Irlande. Commandées par le général St Ruth côté jacobite et le général Ginkel pour les williamites, les deux armées se sont affrontées sur des terrains accidentés, marécageux, ce qui a rendu les manœuvres difficiles et a intensifié la brutalité des combats.
Les estimations des effectifs engagés ce jour-là varient selon les sources, mais voici une approximation généralement acceptée :
Ainsi, les jacobites étaient en sous-nombre par rapport aux williamites. Cependant, St Ruth avait positionné ses troupes de manière stratégique, utilisant le terrain à son avantage.
Bien que St Ruth soit confiant en sa position défensive en comptant sur le terrain pour perturber l’infanterie et la cavalerie williamite, le militaire espérait remporter une victoire décisive. Cependant, la bataille a tourné à la tragédie pour les jacobites lorsque St Ruth a été décapité par un boulet de canon, semant la confusion et le désordre parmi ses troupes.
Les williamites, exploitant cette opportunité, ont lancé une offensive majeure, submergeant les forces jacobites et remportant la bataille. Les pertes ont été lourdes des deux côtés, mais c’est l’armée jacobite qui a subi les pertes les plus catastrophiques.
La bataille d’Aughrim, est considérée comme l’une des batailles les plus sanglantes sur le sol irlandais. Les estimations exactes varient, mais il est généralement admis que les pertes ont été lourdes des deux côtés.
Du côté jacobite, les pertes sont estimées à environ 5 000 à 7 000 hommes, ce qui était une part significative de leur force armée. Beaucoup ont été tués pendant la bataille elle-même, tandis que d’autres ont été abattus pendant leur retraite ou noyés dans les marécages et les rivières avoisinantes.
Les forces williamites ont également subi des pertes, bien que nettement moindres que leurs adversaires. Les estimations varient, mais elles sont généralement d’environ 1 000 à 2 000 hommes.
Il est essentiel de noter que, comme pour de nombreuses batailles de cette époque, les chiffres exacts peuvent être difficiles à déterminer avec précision en raison de l’absence de dossiers détaillés et des variations dans les rapports historiques. Cependant, il ne fait aucun doute que la bataille d’Aughrim a été dévastatrice en termes de vies humaines.
La défaite à Aughrim a marqué la fin effective des espoirs jacobites en Irlande. Peu de temps après, Limerick, le dernier bastion des jacobites, s’est rendu aux forces de Guillaume d’Orange.
Cet événement a conduit à la signature du Traité de Limerick, dont les termes, bien que généreux au départ, ont été largement bafoués par la suite, plaçant les catholiques irlandais sous un régime de discrimination juridique qui perdurera pendant plus d’un siècle.