Il s’agit de l’écriture la plus ancienne connue en Irlande, voir dans tout le nord de l’occident. Probable variante des runes germaniques, elle se caractérise par une succession d’encoches plus ou moins écartés les unes des autres et obéissant à des orientations variables en fonction « des lettres ».
On dénombre près de 600 oghams dispersés sur l’ensemble de l’île :
De nombreux indices sembleraient indiquer aux archéologues que la pierre ne fut pas le seul support. Des tablettes en bois sur lesquelles était matérialisé une ligne verticale permettait aux autochtones d’écrire. Ce que nous savons des relations qu’entretenait le peuple celte entre la connaissance et les arbres (tel que l’arbre du Dagda, l’if) tend à confirmer cette théorie.
Une autre thèse avancerait l’hypothèse d’origines Libyennes de cette écriture importée par les premiers moines missionnaires Gnostiques aux environs de 350 après J.C.
Certains spécialistes supposent également que les oghams seraient à classifier en 4 familles dont les origines seraient différentes, entre autre depuis l’âge du renne, de la baguette à encoches qui servait à calculer. Sur l’idée de la numération qui serait à l’origine des Oghams on avance l’idée de la numération par 20 (correspondant aux doigts et aux orteils) qui serait à la base du calcul préhistorique.
Un peu moins terre à terre, une version attribut l’origine des Oghams à une divinité du panthéon Irlandais, ce qui n’est pas sans valoriser l’importance de cette écriture. Cela remonte au temps de Bres, fils d’Elatha, Roi d’Irlande. Ogma, fils d’Elatha et de Delbaeth, était un homme très savant en langue et en poésie. Il avait créé cet alphabet pour les érudits à l’exclusion des rustres et des bergers pour prouver son intelligence. Le terme d’Ogham viendrait de Ogma. C’est par les lettres que le gaélique est mesuré par les poètes. Le père de l’Ogham est la main ou le couteau d’Ogme.
L’inscription des Oghams a été étudiée par nombre de grands chercheurs. Une référence en la matière est l’étude qui en est faite dans un recueil attribué en partie à Manus O’Duignan durant le 14ème siècle pour Tonnaltagh McDonagh. Le livre est une compilation de travaux de traduction de manuscrits, de traités et autres documents aussi divers que variés. On y retrouve ainsi la saga de Finn et de Brian Boru et des explications sur le langage des Oghams.
On se souvient que Lug (le dieu polytechnicien) appris l’enlèvement de sa femme par la lecture d’un Ogham gravé sur du bouleau. On évoque également des Ogham dans la célèbre Razzia des vaches de Cooley.
Cuchulainn coupe avec la fougue qui le caractérise des branches de chênes sur lesquelles il grave le nom des Oghams avant de les lancer loin en arrière de son char et de stopper net par magie l’armée ennemie sur les rives de la rivière. Ces entailles s’alignaient le plus fréquemment de part et d’autre d’une arête naturelle d’une pierre levée et se lisait de bas en haut. Lorsqu’il s’agissait d’un support horizontal, la lecture se faisait de gauche à droite.
Le support peu adapté ne permettait pas de rapporter de longs textes et il s’agissait là surtout d’indiquer des noms, des dates etc… Son alphabet est composé de 15 consonnes suivis de 5 voyelles. C’est le seul alphabet fonctionnant de cette manière.